Je suis allée au marché ce matin.
Oui, je sais, l'information est importante et je ne pouvais pas vous laisser l'ignorer.
J'habite en Drôme provençale et me trotte encore dans la tête cette chanson de Gilbert Bécaud que je chantais à tue-tête, " Les marchés de Provence " et toutes leurs merveilles exposées au soleil.
Le folklore pagnolesque, les petits marchands s'apostrophant avec truculence.
Les poissonnières vantant la fraîcheur de leur marchandise.
Le thym et le serpolet embaumant l'air chaud, les fleurs insolentes de couleurs, la jovialité, le bon heur de vivre, les étals offrant des spécialités du coin ...
Enfin, souvenez vous les plus âgés : "voici pour cent francs du thym de la garrigue, un peu peu de safran et un kilo de figues .... et par dessus tout ça, on on vous offre en étrenne, l'assânnnt qui se promène et qui n'en finit pas .... "
En fille du Nord-est que je suis, ça me faisait rêver, mais rêver ...!
D'où vient alors que je ne retrouve rien de tout ça, j'ai plus le moral ? ... suis blasée ? ...
Toujours est-il que ce matin les mines étaient moroses, les accents germaniques et anglo-saxons, tourisme oblige, les étals représentés par des camions réfrigérés aux normes européennes, les marchands peu pressés de s'arracher à leur discussion et à qui personne n'aurait eu l'audace de marchander la moindre queue de persil.
Bon, je dois un peu exagérer ... beaucoup peut-être ? ... j'aurais dû m'offrir un pastis et tout se serait ensoleillé ? ... voilà c'est ça !
J'y retournerai la semaine prochaine et je prendrai une triple anisette, Hic !!!