Et celle-là a eu des débuts très difficiles, voulait rien savoir pour pousser chez moi. Très vexée, je me suis piquée au jeu (normal pour un cactus) et je l'ai chouchoutée, injuriée, déplacée, ignorée, inondée ou asséchée ... bref elle a survécu, tant bien que mal, prenant de la place et me donnant constamment envie de la larguer, mais : impossible, c'est pas parce qu'on est laid qu'on n'a pas le droit de vivre !
Bien m'en a pris, car, une semaine par an, elle se couvre de merveilleuses fleurs rouges qu'on dirait artificielles tant elles sont parfaites !... et c'est chaque fois la stupéfaction, le bonheur aussi car ça revalorise du même coup un tas de choses qu'on aurait tort de dédaigner. Le plaisir de constater qu'il y a une morale dans tout ça et que la beauté peut surgir là où on ne l'attend pas et qu'elle en est d'autant plus précieuse.
Je ne peux la voir sans penser à la chanson de Jaques Brel : " être une heure, une heure seulement, être une heure, rien qu'une heure durant, BEAU! BEAU!... Beau et con à la fois !... enfin, la dernière condition n'est pas indispensable non plus !
Et bien ce petit pot se paie ce luxe, d'en mettre plein la vue à tous ceux qui l'ont dénigré, chatoyant sans modestie ! Ah, j'aime !!!
Vais le photographier et fixer ça pour la postérité.